Batterie

Une batterie est un ensemble de fûts, cymbales, et autres percussions utilisé dans la plupart des genres musicaux actuels pour marquer le rythme. Avec la guitare basse, la contrebasse ou encore les percussions, la batterie fait partie de la section rythmique d’un orchestre ou d’un groupe de musique.
Le terme de « Batterie » peut aussi désigner un groupe constitué de plusieurs musiciens jouant de ces instruments, notamment dans les ensembles dit « Orchestres de batterie-fanfare.

Histoire de la batterie

La batterie a vu le jour au début du XXe siècle. Les principaux éléments qui la composent existaient déjà au sein des orchestres classiques et des fanfares militaires. L’apparition de la batterie est directement liée à la naissance du jazz, ainsi qu’aux différentes évolutions technologiques du début du XXe siècle. Aussi les premières batteries portaient-elles le nom de « jazz », du nom du style de musique qui leur donna naissance.
Son origine profonde est pluriculturelle et ancienne. La caisse claire (vers 1850) et la grosse caisse (XVIIe siècle) sont d’origine européenne. Les cymbales sont issues d’Orient et sont probablement un des instruments les plus anciens du monde. Ainsi les premières traces d’objets s’apparentant à des cymbales remontent au IIIe millénaire av. J. C., en Inde. Les toms, quant à eux, trouvent leurs racines dans les percussions amérindiennes et africaines. Ils furent probablement inventés à la même période que les vases en terre cuite.

Une batterie est un ensemble de fûts, cymbales, et autres percussions utilisé dans la plupart des genres musicaux actuels pour marquer le rythme.

Le « charleston », bien que travaillé jusqu’à sa forme actuelle par le jazz dans les années 1920, provient d’un instrument de percussion romaine datant de l’Antiquité : le scabellum.

Son évolution

Avec l’évolution du style de La Nouvelle-Orléans, la batterie connaît son véritable développement. Et cela surtout grâce à des batteurs comme Zutty Singleton.

Depuis, la batterie, qui n’était à l’époque que l’assemblage d’une grosse caisse, d’une caisse claire et d’une cymbale, s’est beaucoup complexifiée. Lié à cet enrichissement de ce qu’on appelle le « set » (composition de l’instrument propre à chaque batteur, en fonction d’une époque et d’un style), on peut noter également que, les batteurs n’ont jamais cessé d’étendre les possibilités techniques de cet instrument selon leur domaine musical. Par exemple indienne : Trilok Gurtu ; afro-cubaine : Airto Moreira, Alex Acuna ; africaine : Paco Séry, Mokhtar Samba ; moyen-orientale, récemment : avecAnouar Brahem, etc.

Aujourd’hui, il est difficile de dire qui repoussera les limites techniques et musicales de cet instrument. Les Américains sont particulièrement au-devant de la scène jazzistique :

  • Vinnie Colaiuta
  • Steve Gadd
  • Dave Weckl
  • Billy Cobham
  • Dennis Chambers
  • Tony Williams
  • Jack DeJohnette
  • Jeff « Tain » Watts
  • Bill Stewart

Derrière des solistes tels que :

  • Kenny Garrett
  • Chris Potter
  • Mike Stern
  • John Scofield
  • Chick Corea
  • etc.

En France, il existe également de fortes personnalités musicales qui représentent cet instrument :

  • André Ceccarelli
  • Daniel Humair
  • Christian Vander
  • Simon Goubert
  • Cyril Atef
  • Paco Séry
  • Jean Philippe Fanfant
  • Manu Katché
  • Peter Erskine
  • Franky Costanza
  • etc.

Composition d’une batterie

La batterie n’a pas de nombre d’éléments fixe. Sa composition peut varier en fonction du musicien ou des sonorités voulues. Ainsi on pourra tout à fait enlever ou rajouter plusieurs toms, de même avec des cymbales de sonorités différentes.

Cymbales

Les cymbales (de couleur dorée, en alliage à base de bronze) sont :

  • Le charleston, charley ou hi-hat ;
  • La cymbale crash ;
  • La cymbale ride ;
  • D’autres cymbales se sont « standardisées » : la cymbale splash et la cymbalechina.

Il existe d’autres instruments non représentés : crash-ride, gong, cencerro, tambourin, cloche, etc.

La caisse claire

Elle est située au milieu, entre les jambes du batteur. Toutefois, une seconde caisse claire (ou plus) peut être ajoutée. Le plus souvent à la gauche du stand de charleston pour les droitiers, et inversement à droite pour les gauchers. Lorsqu’elle est moins épaisse, avec un fût d’une profondeur inférieure à 4″, elle est appelée caisse claire piccolo. Lorsqu’elle est de faible diamètre, généralement 10″ ou 12″, c’est une caisse claire soprano ou sopranino.

Les toms

Ils sont le plus généralement au nombre de deux ou trois (avec le tom médium, mais il n’y a pas de limite de nombre) :

  • Le tom alto dit aussi tom aigu ou encore petit tom et le tom médium ou moyen tom, au-dessus de la grosse caisse ;
  • Le tom basse, le plus grave, généralement sur trois pieds

D’autres types de toms existent :

  • Des toms piccolo (petits et fins)
  • Des rocket toms (petits et très profonds, appelés aussi octobans)
  • Des rototoms, accordables pendant le jeu, au son très sec.

Les toms altos et moyens peuvent être fixés de différentes façons selon leur taille. Le système le plus classique utilise des tubes métalliques articulés qui traversent la grosse caisse et les toms. Leur inconvénient est d’obliger les fabricants à ménager des trous de taille variable.

Accessoires et autres éléments

Les plus communs

Les accessoires sont généralement constitués d’une pédale de grosse caisse simple, double voire triple, une pédale de charleston, un pied de caisse claire et des pieds de cymbale.
Au nombre des éléments que l’on peut régulièrement retrouver sur les batteries modernes, on peut citer en outre :

  • La cymbale chinoise (ou china). Très fine, ses bords traditionnellement recourbés lui confèrent une sonorité grave et une attaque explosive, déchirante et possédant très peu d’harmoniques car la chute après l’attaque est immédiate. Son diamètre s’étend de 16″ à 22″, parfois jusqu’à 24″. Des mini china existent toutefois, inférieures à 16″ de diamètre.
  • La cymbale ride, plus épaisse, peut être percée afin d’y fixer des rivets ou chaînettes. Cela a pour effet une vibration accrue qui remplit l’espace quand le batteur accompagne un blues lent ou une ballade en jazz par exemple. Son diamètre habituel varie entre 18″ et 22″ cependant la marque Sabian en proposait de petits modèles d’environ 10″.
  • D’autres toms avec différents diamètres. Typiquement de 8″ à 18″, parfois complétés par un ensemble de rototoms – ou caisses claires, avec ou sans timbre.
  • Une seconde grosse caisse, éventuellement remplacée par une double pédale de grosse caisse afin d’effectuer des roulements avec les deux pieds ou tout autre figure syncopée. Cette technique est très utilisée dans le hard rock, dans les styles de metal, et dans certains styles de punk.
  • Diverses petites percussions. Cloches, chimes, Wood Block, tambourin (parfois fixé sur la tige du Charleston) et parfois un tam-tam ou un ensemble de gongs.

Les autres accessoires

Certaines batteries très complexes peuvent comporter de nombreux toms et cymbales supplémentaires ainsi que plusieurs grosses caisses. Pour soutenir le tout, une armature tubulaire (rack) peut être employée. Cette armature minutieusement inventée par le batteur Jeff Porcaro peut être particulièrement impressionnante, comme celle de Terry Bozzio. Le « rack » procure en outre un son plus riche, du fait que les instruments sont solidaires et sonnent par sympathie. Certains batteurs ont fait de la complexité de leur batterie une vraie marque de fabrique, à l’image de Mike Portnoy ou Simon Phillips du groupe Toto. Eric Craven, le batteur canadien des groupes Hangedup ou A Silver Mt. Zion ajoutait toutes sortes d’éléments sur sa batterie, qu’il fabriquait généralement lui-même.
Pour d’autres batteurs, le choix sera minimaliste, avec par exemple les cocktail drums. Placement vertical d’un tom basse, surmonté d’une caisse claire et d’une ou deux cymbales, joués debout. Appréciés pour leur faible encombrement et leur facilité de transport, produisant un son moins puissant, les cocktail drums sont parfaits pour les petit espaces (clubs, bars…).

Techniques de jeu

Les accessoires

Pour jouer de la batterie, on utilise généralement des baguettes de bois ou en métal, qui peuvent recouvrir différentes formes (généralement de type viper ou « rondes » ), qui sont caractérisées par leur diamètre, la forme/taille/matière de l’olive (bout de la baguette) et la longueur du col (partie entre le manche et l’olive). On peut aussi utiliser des balais qui permettent d’obtenir un son plus doux que les baguettes : on les utilise pour le jazz ou le blues. Ils s’utilisent pour frapper les peaux comme avec des baguettes, mais on peut aussi les écraser et « balayer » la caisse claire, ce qui donne un son de frottement. André Ceccarelli en est l’éminent représentant.

Existent aussi les rods (en français « fagots »), fins rondins de bois liés qui s’utilisent comme des baguettes et qui permettent de contrôler la frappe plus facilement puisque le poids est moindre. Le son produit est ainsi intermédiaire entre celui des baguettes et des balais. Cependant, la durée de vie d’une paire de rods est assez courte.

Le jeu

La prise en main des baguettes peut se faire de deux manières :

  • La prise tambour, souvent prisée par les batteurs de jazz, la main droite se trouve au-dessus de la baguette qui évolue perpendiculairement au buste du batteur tandis que la main gauche en dessous de la baguette est parallèle au buste ;
  • La prise timbale, généralement adoptée par les batteurs de rock sauf cas particuliers tels que Stewart Copeland, les deux baguettes sont tenues par dessus.

Les styles de frappe sont quant à eux très variés. On peut citer pour les plus employés, outre les variations autour de la frappe classique où l’olive de la baguette vient frapper les peaux plus ou moins près du centre des fûts, le cross-stick et le rimshot, souvent confondus, le premier n’étant généralement employé que sur la caisse claire, ou encore la technique Moeller, initiée par Sanford Moeller dans les années 1920, issue du tambour militaire. Celle-ci permet de marier vitesse d’exécution et contrôle des coups accentués. Elle est basée sur le rebond de la baguette, accompagné d’un mouvement combiné de l’avant-bras et du poignet.

Pédale de grosse caisse

De plus, le jeu caisse claire/charleston est également sujet à variantes :

  • en croisé : le bras le plus fort joue le charleston tandis que l’autre joue la caisse claire. Les bras sont donc, vus du dessus, croisés, cette forme est utilisée pour les droitiers car ils sont plus habiles pour frapper le rythme avec la main droite mais on l’utilise aussi pour les gauchers – la batterie est alors disposée avec la caisse claire et le charleston à droite et le placement des toms est lui aussi inversé ;
  • Ouvert : les bras parallèles, qui semble la plus logique pour les débutants, bien que l’apprentissage en école se fasse presque exclusivement avec la précédente. Cette position facilite le passage sur les toms, cloches et autres. Il est important de savoir jouer dans les deux positions.
    Il existe également différentes techniques de jeu au pied pour la grosse caisse et le charleston :
  • Le « talon en l’air » ou « pied en pointe », utilisée principalement pour le rock et les musiques contemporaines. Cette technique permet de frapper la grosse caisse d’une manière plus puissante. Elle permet aussi une plus grande rapidité d’exécution.
  • Le « talon à terre » ou « pied à plat », généralement pour le jazz ou des musiques à rythme lent.

Cette technique permet plus de nuances et fournit un point d’appui pour le corps du batteur. L’inconvénient, si le batteur opte pour la position « talon en l’air » à la fois pour la grosse caisse et pour le charleston, est que la position est instable : le batteur n’a pas de point d’appui fixe au niveau des jambes et doit travailler sa position sur le siège pour maintenir son équilibre et ne pas pencher d’un côté.

La batterie électronique

Il existe aussi des batteries électroniques, avec lesquelles on joue sur des pads, en caoutchouc, ou en fausse peau (peau résille, mesh ou maillée) reproduisant plus ou moins le toucher d’une batterie acoustique, mais sans en produire le volume sonore important car le son peut être entendu à l’aide d’un casque audio, ce qui permet de pratiquer sans gêner son entourage. Un autre avantage de la batterie électronique est de pouvoir configurer précisément le son produit par chaque pad, ce qui vous permet de jouer avec des kits différents sans pour autant avoir besoin d’acheter du nouveau matériel. De plus, sur certaines batteries électroniques, il est possible d’être accompagné d’un fond musical (blues, samba, jazz). Ces batteries sont également plus faciles à transporter car une fois le rack replié, elles prennent une place moins importante que les batteries acoustiques.
Ce type de batterie, autrefois très coûteux et fatigant pour les articulations de la main et du poignet, bénéficie depuis quelques années, outre de tarifs de plus en plus intéressants, de performances de plus en plus poussées : les rimshot sont gérés et les sensations de jeu s’approchent au plus près des sensations procurées par une batterie acoustique. Les éléments acoustiques d’une batterie classique peuvent, à l’exception des cymbales, être équipés de capteurs pour les relier à une interface MIDI ; les déclencheurs (triggers) peuvent ensuite être reliés à un générateur électronique de sons de percussions comme la Roland TR 606, équipée de base de connecteurs triggers.

Matériaux de fabrication courants

Les fûts d’une batterie peuvent être constitués de plusieurs matériaux. Pour les toms et la grosse caisse, sont couramment utilisés :

  • Du bois recyclé mêlé de matières synthétiques ou à de la plasticine (ex : Remo, États-Unis) ;
  • Du plexiglas, mis brièvement à la mode par Remo dans les années 1970 ;
  • De multiples couches de bois de même essence ou d’essences diverses collées les unes sur les autres (toutes grandes marques) ;
  • De multiples lattes de bois de même ou différentes essences, collées bord à bord comme sur la plupart des congas (ex : Reig Drum (France), initiateur du procédé, puis Tamburo (Italie).
  • Une seule feuille de bois noble, pour le haut de gamme (ex : Noble & Cooley, États-Unis) ;
  • Une pièce de bois taillée dans la masse, chez certains fabricants très haut de gamme (ex : Soprano, Italie ou Capelle, France) ou pour certains modèles de fabrication artisanale, comme les batteries d’inspiration amérindienne utilisées par Jerry Marotta et fabriquées par Taos Drums ;
  • Une feuille de métal, généralement en acier inoxydable chromé, collée ou emboutie sur plusieurs feuilles de bois ; cette technique de fabrication marginale tend à disparaître depuis le milieu des années 1970 (ex : Asba, France). Certains fabricants (ex : Tama ou Yamaha, japon) proposent toujours des finitions métalliques pour des raisons esthétiques, mais les feuilles d’acier utilisées sont extrêmement fines et n’ont que très peu d’influence sur la sonorité du tom ;
  • De l’acrylique, utilisée chez Ludwig ou Sonor ;
  • De la fibre de carbone mêlée à l’érable, chez Pearl et Ming Drum ;
  • Divers composites comme Kevlar, fibre de verre et fibre de verre-fibre de carbone-Kevlar chez Ming Drum.

La qualité des matériaux

La qualité des modèles en feuilles de bois varie, toutes les essences n’ayant pas les mêmes qualités acoustiques. On peut citer, parmi les bois les plus couramment employés, l’érable, le peuplier, le chêne, l’acajou, le bouleau etc. Il existe – presque exclusivement sur le marché de l’occasion – des modèles de toms tout en acier, fabriqués sur le même principe que des caisses claires de différentes tailles auxquelles on aurait retiré les timbres de résonance.

La fabrication de ce genre de matériel a été abandonnée par l’immense majorité des fabricants à la fin des années 1970. Le but de leur conception était de fournir une puissance sonore élevée que le bois ne permettait alors pas d’obtenir.

Les améliorations

Depuis, les améliorations constantes apportées à la sélection du bois, à son collage et aux parties mécaniques des toms ont rendu l’utilisation d’acier obsolète dans la course à la puissance acoustique. De plus, l’acier présente des défauts assez gênants au nombre desquels un manque de sustain et la présence d’harmoniques parasites difficiles à éliminer mécaniquement ou en sonorisation.

Parmi les matériaux employés pour la fabrication de caisses claires, outre ceux déjà cités plus haut, on peut aussi citer divers alliages à base de cuivre (bronze), allant du jaune au « rouge » (qui ressemble plutôt à un rose « saumon ») selon la teneur en autres métaux. L’épaisseur de la « feuille » de métal est variable, là encore, allant d’un peu plus d’un millimètre à près d’un centimètre. Les modèles les plus profonds et employant une feuille de bronze épaisse peuvent atteindre la dizaine de kilogrammes. Les bronzes sont des alliages que l’on emploie également pour la fabrication des cymbales.

Finition

Comme la grosse caisse et la caisse claire, les toms peuvent se voir appliquer diverses finitions à but esthétique ou acoustique. Généralement, ils sont laqués et vernis à la façon d’un piano, simplement cirés ou encore pourvus d’une couche supérieure faite d’un matériau différent : feuille de rhodoïd pour le bas de gamme, autre revêtement synthétique à motifs peints ou sérigraphiés, tissu (notamment chez Remo), d’une fine feuille d’acier inoxydable (voir ci-dessus), voire liège (anciennes batterie Asba). En ce qui concerne les modèles mélangeant plusieurs essences de bois, celle présentant à la fois l’apparence la plus attrayante et les meilleures qualités acoustiques est généralement collée sur les autres : on parle alors de pli de finition – ex : un pli de finition en érable collé sur 4, 5 ou 6 feuilles d’acajou.

Sources : Wikipedia

Source : Phil Collins, Solo batterie live à Bercy. HD