La flûte traversière serait apparue en Chine, puis en Occident au Moyen Âge (XIIe siècle). Les premières descriptions de l’instrument ne datent cependant que du XVIe siècle, période à laquelle on l’appelait « flûte d’allemand ».
A la Renaissance
Aux XVIe siècle et XVIIe siècle, la flûte conserve son aspect médiéval. Une pièce en général, parfois deux pour les basses en sol, rarement pour les ténors en ré. Sa perce est cylindrique, elle couvre deux octaves et demi et est chromatique, à condition de bien maîtriser ses doigtés, qui sont assez complexes.
Au XVIIIe siècle
Les premières transformations majeures apportées à la flûte traversière seront dues à la famille française Hotteterre, durant la première moitié du XVIIIe siècle. Jacques Martin Hotteterre coupe la flûte en 3 morceaux : la tête (avec l’embouchure), le corps (qui comporte les trous joués directement avec les doigts) et la patte (qui comporte en général un trou joué par une clé, mais parfois plus). Par la suite, la plupart des flûtes du XVIIIe siècle comprendront quatre parties, le corps étant divisé en deux.
Hotteterre donne également à la flûte une perce conique, afin d’améliorer la justesse des octaves. Il écrit en 1707 le premier livre à propos de la flûte traversière : Les Principes de la Flûte Traversière.
Tout au long du XVIIIe siècle, la flûte possède généralement une seule clé, pour le ré#. Johann Joachim Quantz ajoute cependant une clé pour le mi grave sur la patte, en plus du ré#. Cette préoccupation très fine de la justesse contredit l’idée répandue selon laquelle les musiciens de l’époque baroque se contentaient d’une justesse approximative de leurs instruments.
Dans les dernières décennies du siècle, d’autres clefs sont ajoutées : de 4 à 6, voire plus encore : Johann George Tromlitz introduit à cette époque un excellent système qui, notamment par son do joué au pouce, préfigure déjà les évolutions majeures dans la facture de la flûte au début du siècle suivant. Des pattes allongées dotées de deux clés supplémentaires permettent à certains instruments d’atteindre le do grave. De plus en plus de compositeurs écrivent pour la flûte, notamment Georg Philipp Telemann et Jean-Sébastien Bach. En 1728, Antonio Vivaldi est le premier compositeur à publier un recueil de concerti pour la flûte traversière (son op. 10) – le plus fameux est La Notte, pièce d’une grande originalité, à l’harmonie audacieuse.
A partir du XIXe siècle
Au début du XIXe siècle, la flûte possède de 5 (en France) à 8 clés (en Angleterre et en Allemagne). Des systèmes de plus en plus perfectionnés vont pousser à ajouter toujours plus de clés, jusqu’à des extrêmes tels que le panaulon viennois, qui descendra jusqu’au sol grave.
Au début des années 1830, un flûtiste virtuose allemand, Theobald Boehm (1794 – 1881) de Munich, propose un nouveau système, qui va entraîner la plus grande révolution technologique dans la facture de l’instrument.
Le doigté est très différent et plus rationnel, notamment au niveau des fa, fa# et do, ainsi que le si . Il implique un mécanisme bien plus complexe. C’est pourquoi les systèmes précédents sont en général appelés « systèmes simples » par opposition au « système Boehm ».
Le premier modèle Boehm de 1832 ne rencontre pas un succès immense. Notamment parce que de nombreux musiciens n’apprécient pas sa sonorité plus puissante et plus timbrée, et ne veulent pas s’adapter aux changements de doigtés radicaux qu’il implique. Il fallut attendre le nouveau système 1847 dont le corps a une perce cylindrique et la tête une perce parabolique, et surtout l’adoption du système Boehm par le conservatoire de Paris dans les années 1860. La flûte Boehm remplace rapidement les flûtes à système simple dans la plupart des orchestres professionnels du monde.
Les flûtes à système simple ont été utilisées dans des fanfares et des orchestres amateurs jusque dans les années 1930. Ils sont encore utilisées de nos jours pour la musique traditionnelle, notamment en Irlande et à Cuba.
Sources : Wikipedia