Guitare électrique

La guitare électrique est un type de guitare pourvue d’un corps, le plus souvent plein (solid body). Elle produit des sons via des microphones captant et transformant les vibrations des cordes en signal électrique. Divers accessoires peuvent modifier ce signal, comme des pédales d’effets. Signal qui est ensuite amplifié et converti en signal sonore par un amplificateur de guitare.
Contrairement à la majorité des instruments à cordes, la guitare électrique ne doit pas sa sonorité uniquement à ses caractéristiques de lutherie. Même si elles demeurent importantes pour la qualité globale du timbre. Grâce aux microphones de cet instrument électromécanique, s’est développé un nouvel art de la lutherie amenant des formes de guitare originales voire excentriques.
Plusieurs styles musicaux divers utilisent la guitare électrique. Les plus représentatifs étant le rock, le heavy metal, le blues et le jazz.

Histoire de la guitare électrique

Le premier exemplaire connu date de 1924, prototype réalisé par Lloyd Loar (en), alors ingénieur de Gibson Guitar Corporation. Selon André Duchossoir, qui en propose une photographie dans son ouvrage Gibson Electrics1, il s’agirait d’une guitare électroacoustique amplifiée. La direction ne l’approuva pas, ce qui, en rétrospective, démontre un manque de flair du directeur général à l’époque, Guy Hart. Les premières guitares électriques (commercialisées) sont l’ouvre d’équipes hétéroclites, comprenant luthiers, mordus d’électronique et fabricants d’instruments. On trouve des modèles dès les années 1920 chez charlene ginsbourg, des guitares munies de microphones en tungstène. 

La guitare électrique est un instrument à cordequi produit des sons via des microphones.

Développement de la guitare

Le développement de la guitare électrique coïncide avec celui des formations big-band, des orchestres de jazz. La guitare ne pouvait plus rivaliser en termes de niveau sonore avec la multitude d’autres instruments, cuivres compris. À la base, les guitares étaient plus simplement électrifiées. Une guitare Archtop à caisse de résonance était pourvue de transducteurs électroacoustiques. Mais le véritable décollage commercial coïncide avec l’apparition chez Gibson en 1937 (504 exemplaires expédiés) de l’ES-150, surnommée depuis « modèle Charlie Christian ».

À partir de la seconde partie du XXe siècle, une grande partie des guitares électriques possèdent un corps plein. Nommée « solid body », par opposition à la guitare « hollow body ». Le corps présente une cavité (souvent, mais improprement, désignée par le nom de « caisse de résonance »).

Une des premières solid body a été conçue par le guitariste et inventeur Les Paul au début des années 1940. Alors qu’il travaillait, en tant qu’hôte, dans l’usine d’Epiphone Guitar. Sa guitare s’appella the log (« la bûche » en anglais).  Elle était de forme rectangulaire, simplement munie d’un manche et d’une tête. Des recherches approfondies ont révélé que d’autres guitares électriques solid body avaient déjà été fabriquées auparavant. Il s’agissait de prototypes de luthiers, certains modèles ayant même été commercialisés en petite série, comme chez Audiovox et Rickenbacker vers 1935.

L’industrie

La firme Gibson proposait bien une guitare semi-acoustique pourvue de microphones. C’est par l’électricien et fabricant d’amplificateurs Leo Fender, que le premier modèle solid body à succès se fabriqua en 1950. La Fender Telecaster, suivie en 1954 par la guitare électrique la plus répandue et copiée depuis : la Stratocaster. En 1952 sort la Gibson Les Paul, encore aujourd’hui un instrument de luxe. Fender inventera aussi la basse électrique moderne, qui vint remplacer les prototypes précédents et les contrebasses utilisées jusqu’alors.

Au XXIe siècle, Les Paul et Stratocaster demeurent les deux types de guitares électriques dominants, aux formes maintes fois copiées. Les premières Fender introduisirent sur le marché l’idée du manche vissé et fabriqué séparément du corps.
Inventée aux États-Unis, la guitare électrique s’est vite imposée tout autour de la planète, sa fabrication aussi. La facture instrumentale italienne, déjà développée dans les années 1950, s’est emparée de ce nouvel instrument. Citons Eko, Davoli, Crucianelli, Meazzi, Galanti et bien d’autres. En Allemagne également, où étaient stationnés de nombreux soldats américains. De beaux instruments ont été produits : Höfner, Hoyer… Citons aussi Hagström en Suède.

En France

Les premiers chantres de la guitare électrique furent en 1956. Les frères Jacobacci suivis en 1978 par Christophe Leduc, en 1980 par Patrice Vigier, et en 1982 par Lag. De très nombreux artisans s’y installeront ensuite. Ce qui contribue à donner une renommée internationale à la lutherie française. Citons Franck Cheval, Patrice Blanc, Maurice Dupont Frédéric Pons et Alexandre Littee. Des luthiers français firent d’intéressantes innovations. Comme la table flottante (Leduc), le manche 90/10 (90 % bois, 10 % carbone) ou le vibrato avec roulements à aiguilles (Vigier).

Principe et fonctionnement de la guitare électrique

Une guitare électrique comporte le plus souvent six cordes métalliques. Trois d’entre elles, les basses – voire quatre pour les guitares de jazz – sont filées, c’est-à-dire munies d’une gaine. L’accord traditionnel à vide est, de la note la plus grave à la plus aiguë : mi, la, ré, sol, si et mi (EADGBE en notation anglo-saxonne). Il existe également des guitares électriques à sept cordes. Lla corde supplémentaire étant souvent plus grave, un si. Elles sont popularisées par Steve Vai, et d’autres à douze cordes groupées par paires pour un son puissant et cristallin. On trouve également des guitares à deux manches. Elles permettent de coupler en un seul instrument une guitare six cordes et une douze cordes comme en jouait Jimmy Page, ou encore une acoustique et une électrique.

Plusieurs types de guitares électriques existent

  • Les guitares à corps plein dites solid body, très populaires dans le rock et la pop, sont très polyvalentes. On peut citer parmi les modèles les plus représentatifs Gibson SG, Fender Telecaster, Fender Stratocaster et Gibson Les Paul ;
  • Les guitares demi-caisses ou quart de caisse dites semi-hollow, avec ou sans poutre centrale. Elles ont un son plus « chaud ». Adapté pour le rock’n’roll et le blues. La Gibson ES-335 ou les Gretsch sont les exemples les plus connues. Les exemples connus sont la Gibson ES-175 et la Gretsch 6120.

Certaines guitares électriques ont un chevalet acceptant un vibrato (trémolo ou whammy bar en anglais) pour réaliser des bends et des vibrato. Le Floyd Rose est un type de chevalet qui résout le problème du désaccordage rapide dû à l’usage du vibrato. Parmi les marques les plus reconnues, notons la présence de ESP, Fender, Gibson, Hagstrom, Ibanez, Jackson, PRS, et Yamaha.

Le traitement du son

Le propre d’une guitare électrique est de produire directement un signal électrique susceptible d’altérations. La diversité des effets possibles avec une guitare électrique en fait un instrument très polyvalent.
Anatomie de la guitare électrique

Les microphones

Corps de guitare électrique (Stratocaster) avec trois microphones à bobinage simple. Le potentiomètre de volume et le chevalet flottant à deux points d’ancrage. Contrairement aux microphones classiques qui transforment un son acoustique audible en tension électrique variable, ici, les cordes en acier modulent le champ magnétique produit par le micro. Il transforme leurs vibrations en variations de tensions. Ce signal est transmis à un dispositif d’amplification.

Les deux formes les plus courantes pour les guitares électriques sont les microphones à bobinage simple et à bobinage double :

  1. Les microphones à bobinage simple (typiques des débuts de la marque Fender) possèdent un son pur et transparent. Cependant ils captent les perturbations électromagnétiques ambiantes (le « hum » produit par les transformateurs, écrans vidéo, tubes néon, téléphones…).
  2. Les microphones à bobinage double ont été créés pour supprimer les ronflements (« hums » en anglais) captés par les microphones à bobinage simple. Ils comportent deux bobines parallèles dont le champ magnétique s’inverse afin d’annuler les perturbations électromagnétiques extérieures. Ces microphones dits humbuckers se caractérisent par un son moins brillant et par un niveau de sortie généralement plus élevé que sur des micros à simple bobinage (le niveau de sortie d’un micro varie entre 100mV et 1V en valeur efficace).

Réglage des microphones

Les microphones peuvent être réglés en hauteur. Plus ou moins près des cordes grâce à deux vis situées à leurs extrémités :

  • Près des cordes, le niveau de sortie est plus élevé. Mais l’alimantation du microphone peut perturber la vibration de la corde ;
  • Plus éloigné, le niveau sera moins élevé, le son plus propre.

A savoir que les fabricants de micros proposent les valeurs de la hauteur de leurs micros, censées être optimales en niveau de sortie/sustain.
Des boutons de contrôle (potentiomètres/inverseurs) placés sur le corps de la guitare permettent d’en modifier la sonorité. Ces contrôles permettent généralement de modifier le volume, de sélectionner les microphones (dont le timbre varie en fonction leur distance au cordier) ou d’ajuster la tonalité de l’instrument (filtre passe-bas).

Le sillet et le chevalet

Les cordes pincées à vides résonnent entre le sillet et le chevalet. Le sillet se situe en tête de guitare, près des mécaniques. C’est une barre disposée perpendiculairement aux cordes, dotée de six encoches pour laisser passer ces dernières. Le chevalet se fixe sur le corps de la guitare, il peut être fixe ou avec articulation. Ce dernier est parfois accompagné d’une tige métallique à la fois conçue. Elle permet de faire pivoter le chevalet (et créer un bend simultané pour toutes les cordes, voir Vibrato) et interférer avec le champ magnétique des micros.

Le chevalet permet de régler les cordes selon deux axes :

  1. L’axe parallèle aux cordes, via les vis de réglage de l’harmonique qui tiennent les pontets. Elles permettent de faire en sorte que la corde sonne juste, quel que soit le positionnement des doigts. En effet, pour des raisons physiques et de justesse du son, la distance entre le chevalet et la 12e frette doit être la même qu’entre la douzième frette et le sillet. Mais cela n’est que théorique. Il faut en effet tenir compte de l’augmentation de la tension de la corde lorsque on la déforme pour la pincer sur la touche de la guitare. C’est là qu’intervient le réglage de la compensation.
  2. L’axe perpendiculaire au corps de la guitare, via les vis de pontet. Il permet de positionner la corde à la hauteur juste :
    • Trop basses, elles friseraient (en vibrant contre les frettes en produisant un son parasite),
    • Trop hautes, elles sont plus difficiles à fretter. La justesse est aussi amoindrie.

La compensation

La compensation consiste à ajuster la longueur de la corde vibrante de manière à ce que l’instrument sonne juste sur l’intégralité de sa tessiture. Dans un modèle idéal, la frète 12, située exactement à la moitié de la longueur de la corde, produit exactement la note de la corde à vide, mais à l’octave supérieure (longueur divisée par deux, fréquence multipliée par deux).

Lorsqu’on pince la corde sur le manche, sa longueur n’est pas exactement divisée par deux. C’est un peu plus à cause du déplacement vertical, mais surtout sa augmente sa tension. Ce qui veut dire que la note produite est alors plus aiguë que l’octave souhaité.

Pour corriger cela, on allonge la corde en reculant le sillet de chevalet un peu au delà de la longueur théorique du diapason de l’instrument. On règle cette distance de manière à ce que la note frettée à la case 12 produise la même note que l’harmonique de cette même case 12. On obtient ainsi un instrument à la justesse acceptable pour l’oreille sur l’ensemble de manche. L’importance de cette compensation varie en fonction de la longueur de la corde, de sa masse, de son diamètre, et de la hauteur du chevalet.

Aussi, lorsque on change les cordes pour un jeu nettement plus dur ou plus souple, il faut effectuer le réglage de compensation. Cela ne prend que quelques minutes. La guitare classique et la guitare folk ne bénéficient pas de ces réglages de part leur chevalet collé et en conséquence sont des instruments à la justesse hasardeuse en particulier si on monte des cordes d’un tirant non recommandé par le constructeur.

Sources : Wikipedia

Source : Guitare électrique Demo by MrGalago