Trompette

La trompette est un instrument de musique à vent de la famille des cuivres clairs. Elle est fabriquée dans un tube de 1,50 m de long comme le cornet. Pour en jouer on utilise des pistons, ainsi que de l’air (colonne d’air)
Haydn trumpet concerto allegro.

Histoire de la trompette

Antiquité

Le didgeridoo des aborigènes australiens est considéré comme la première « trompette ». Il s’agit d’un simple tube de bois avec une embouchure de cire. Le mode d’émission du son est le même que tout autre cuivre. Les premières ont été inventées dans l’Antiquité. Elles apparurent en Égypte il y a plus de trois mille ans. Deux trompettes ont été retrouvées dans le tombeau de Toutânkhamon.

trompette instrument à vent de la famille des cuivres

En Grèce, appelée salpinx, elle était considérée comme un instrument de guerre. On y trouvait trois épreuves : le son le plus fort (avec le plus de décibels), le son portant le plus loin, et le son le plus aigu. À Rome, on utilisait le cornu, le buccin (buccina) et le lituus. Les celtes utilisaient le carnyx.

Au XVIIIe siècle

La crise de la trompette a duré soixante-cinq ans (1750-1815). D’une part, l’art du clarino avait atteint un sommet difficile à dépasser et d’autre part, l’apparition de l’idéal bourgeois lui faisait incarner un aspect héroïque démodé. L’époque classique montre un brusque changement dans leur fonction. Après avoir rempli une fonction héroïque qui donne le ton sous forme mélodique, elle se fond maintenant dans les tutti. Pour continuer à jouer son rôle héroïque, elle ne fait que couronner brièvement les crescendo. Elle doit s’adapter à la variété des tonalités, on voit donc apparaître des trompettes en fa, sol, si♭ ou la. Dans le classique, le registre du clarino ne monte plus aussi haut que dans le baroque. On monte rarement au-dessus du sol (juste au-dessus de la portée). Parfois on rencontre un la ou un do mais très rarement.

Dès la fin du baroque

On a essayé de rendre la trompette chromatique car la plupart des notes à jouer se trouvent maintenant dans la troisième octave des partiels. Les possibilités sont plus restreintes par l’écartement des notes. Différentes techniques vont essayer de contrer ce problème. 

Première technique

L’une des plus anciennes est le bouchage qui fut inventé en 1775, puis inutilisée à partir de 1840. L’idée vient d’un corniste A.-J. Hampel, qui en 1750 avait remarqué qu’en introduisant la main dans le pavillon. On pouvait faire baisser la note émise d’un demi, voire un ton complet. La technique n’a pas été mise en ouvre tout de suite. Leur forme ne permettait pas à l’instrumentiste de mettre sa main au niveau du pavillon.

C’est en 1777 qu’un facteur « enroula » plus la trompette pour lui donner une forme de demi-lune. On bouchait le pavillon avec trois doigts de la main droite. Les partisans de la trompette « bouchable » croyaient que le bouchage n’influençait en rien leur timbre : ils avaient tort. En France, D. Buhl fut le plus éminent des trompettistes jouant avec ce procédé. Dans sa méthode, il distinguait la trompette d’ordonnance (instrument de cavalerie en mi♭) et la trompette d’harmonie (instrument d’orchestre en sol). On pouvait mettre cette dernière dans des tons plus graves à l’aide de coulisses de rechange. Ainsi on obtenait les demi-tons au-dessous d’une note donnée en bouchant le pavillon.

L’inégalité sonore entre les notes ouvertes et bouchées en fait son plus gros défaut.

Deuxième technique

La trompette à clefs a les mêmes dates d’apparition et de disparition que le bouchage. L’idée commença, encore une fois, à être expérimentée sur le cor.

En 1777, la première trompette à clefs est créée. Elle ne connut aucun succès car le timbre caractéristique de la trompette disparaissait presque entièrement. Elle était à mi-chemin entre la trompette et le hautbois. Indépendamment les uns des autres, plusieurs inventeurs firent différents essais dans le même sens.

C’est en 1793 qu’un amateur nommé Nessman a mis au point une trompette à clefs qui gardait son timbre et avec laquelle il pouvait monter une gamme chromatique. L’expérimentateur le plus heureux et en même temps le plus grand virtuose de la trompette à clefs fut A. Wendinger. D’ailleurs pour lui et sa trompette à clefs, J. Haydn, un de ses amis, a composé son fameux concerto en mi bémol majeur. Il fait usage du registre du clarino et ne peut être joué qu’avec trois clefs. Alors que celui de Hummel a un plus grand choix de notes graves et en nécessite une quatrième. Le gros défaut de cet instrument est le même que pour la trompette à boucher : l’inégalité entre les notes où certaines clefs sont ouvertes et ces mêmes notes lorsqu’elles sont toutes fermées.

Troisième technique

C’est en Angleterre, entre 1790 et 1885, que la trompette à coulisse apparait. Comme son nom l’indique, le moyen utilisé ici pour la rendre chromatique est la coulisse. Cette coulisse, qui est en forme de U comme sur un trombone mais moins longue que sur celui-ci, est plus proche de l’instrument. Elle comporte un mécanisme permettant de revenir à la position initiale. On l’appréciait grâce à sa sonorité noble et naturelle mais c’était plus un instrument d’orchestre que de solo à cause notamment de sa raideur mécanique. La trompette à coulisse se construisait en fa mais comportait des coulisses pour l’accorder dans des tons inférieurs. Elle a subsisté plus longtemps que la trompette à boucher et celle à clefs grâce à la forte personnalité des personnes qui la défendaient.

Au XIXe siècle

La grande invention du XIXe est le piston. C’est un des deux grands évènements de l’histoire de la trompette avec son admission dans la musique de concert vers 1600. En 1815, le piston est inventé, mais des ébauches existaient dès 1788. Le système de pistons avait tous les avantages des systèmes antérieurs de « chromatisation » mais sans aucun des inconvénients. De ce fait, le piston est un élément de l’instrument très fragile et qu’une simple chute peut dérégler.

Les avantages que les autres systèmes n’avaient pas étaient :

  • Que l’instrument est entièrement chromatique ;
  • Que toutes les notes présentaient le même timbre (peut-être pas au début, mais des perfectionnements le permirent très vite).

Alors que la trompette à clefs raccourcissait le tube en provoquant des pertes de charge – des « fuites » -, la trompette à pistons comme la trompette à coulisse l’allonge.

Cependant on ne fait plus intervenir la physique en tirant sur une coulisse mais on agit mécaniquement sur un, deux, voire trois pistons, ce qui permet d’améliorer la dextérité. À la technique traditionnelle, vient maintenant s’ajouter un élément nouveau : l’habileté digitale. Alors que les trompettistes du baroque n’avaient que trois éléments à coordonner (lèvres, souffle et langue), ceux qui utilisèrent une trompette à pistons en avaient quatre : souffle, lèvres, langue et doigts.

La trompette à pistons s’imposa rapidement dans la musique militaire mais se heurta à des opposants (surtout par conservatisme) dans le milieu symphonique. L’inconvénient majeur du piston, hormis sa fragilité résolue par l’usage de monel, alliage résistant, est qu’une trompette à perce parfaitement cylindrique et à pistons ne peut pas être juste, pour des raisons physiques. La modulation de la perce de la branche d’embouchure et l’ adaptation de la colonne d’air et – un peu – des lèvres permettent de corriger la justesse.

La trompette d’aujourd’hui

Elles sont les plus courantes dans les orchestres et ensembles de cuivres (ut, si et piccolo). La trompette à pistons (pistons de type « Périnet ») en si♭, plus communément appelée « trompette en si bémol », est celle qui est la plus utilisée aujourd’hui dans la plupart des pays.

Mais la trompette à valves rotatives (appelée aussi « trompette à palettes ») est largement présente en Allemagne et dans les pays de l’est.

La trompette en ut est aussi beaucoup utilisée, en particulier en France, dans les orchestres symphoniques et pour certains concerti pour trompette. Elle existe aussi en version à pistons ou à valves rotatives. À cause d’une attaque trop aléatoire avec une trompette normale en si♭, certains instrumentistes utilisent la trompette piccolo. Souvent pour jouer des œuvres baroques avec des registres aigu (anciennement appelé clarino).

La trompette piccolo ne monte pas plus haut que la trompette normale en si♭, elle n’est pas plus facile à jouer dans le registre aigu, cependant les traits aigus sont plus stables. Elle existe en version à pistons ou à valves rotatives. La plupart du temps, elle est en si, la avec une coulisse additionnelle et parfois en ré.

Trompette de poche

Les jeunes trompettistes débutants l’utilisent souvent. Sa petite taille est adaptée à celle des enfants et son poids est mieux réparti donc elle n’est pas déséquilibrée vers l’avant. Mais certains trompettistes professionnels l’utilisent. Contrairement aux idées reçues, sa longueur de tube est identique à  la trompette normale. Celui-ci est simplement plus enroulé.
D’autres types existent mais dans des accords différents, beaucoup moins utilisées que celles citées ci-dessus (trompette en sol, ré, mi , fa ou trompette basse).
Mais la note et le volume de la trompette peuvent aussi êtres modifiés à l’aide d’une sourdine. Il en existe de nombreux types. Les plus connues sont les sourdines sèche, bol, wah-wah, plunger ou harmon (voir article Sourdine). C’est toujours un instrument à vent qui fait partie de la famille des cuivres.

Sources : Wikipedia

Source : La leçon de trompette d’Ibrahim Maalouf – L’Orient-Le Jour